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Fixer vs Se fixer des objectifs: Trois erreurs que je ne veux pas répéter l’an prochain

[Cette chronique a d’abord été publiée dans la newsletter du 11 décembre 2022Abonnez-vous]

La fin de l’année approche et, avec elle, l’heure des bilans.

C’est souvent là qu’on se pose et qu’on évalue ses progrès au regard des objectifs qu’on s’était donné en début d’année, ou en début de trimestre.

Mon propre bilan 2022, que ce soit pour Mille Mentors, pour Goood! ou mon mandat au CJD n’est pas glorieux : je n’ai pas atteint la moitié des objectifs que je m’étais donnés en début d’année.

Trois erreurs que j’ai fait cette année en fixant mes objectifs

Je demandais en blaguant avec des collègues, la semaine dernière, où était passé le trimestre qui manque mais je ne sais pas si c’est vraiment une question de manque de temps.

Est-ce que j’aurais mieux atteint mes objectifs si j’avais eu 3 mois de plus ?

Pas sûr. Je me dis que c’est pas tant un problème de temps qu’un problème de méthode, ou de principes.

Première erreur: trop compartimenter

Ma première erreur, je crois, ça a été de me laisser enfermer dans des compartiments et de me donner des objectifs pour Mille Mentors, et pour Goood, et pour le CJD (et, aussi, grand fou que je suis, en termes de développement personnel, de peinture, de sorties culturelles… ?).

Bien sûr chacune de mes casquettes est indépendante et ça n’a pas beaucoup de sens de me demander ce qui est prioritaire entre le rayonnement du CJD, la production de contenus pour Mille Mentors et le repositionnement stratégique de Goood. Je suis donc bien obligé de réfléchir séparément à mes objectifs dans chacun de ces domaines.

Mais, en même temps, je ne suis qu’une seule personne et la séparation entre ces différentes facettes de ma vie n’est qu’une illusion. Si je suis sous l’eau côté Goood ça prend toujours le pas sur Mille Mentors. Et quand j’ai eu un pépin de santé fin Août ça s’est imposé par-dessus tout le reste. Il y a donc bien une hiérarchie entre les objectifs.

Première leçon, donc, pour l’an prochain : raisonner en globalité.

Deuxième erreur: la quantité

La deuxième erreur, qui découle directement de la première, c’est la quantité d’objectifs. Même avec quelques objectifs dans chaque domaine, l’ensemble finit par faire beaucoup.

Chaque objectif aurait peut-être été atteignable, seul, mais la somme de tous les objectifs n’était pas réaliste simultanément. Comme disait très justement ma grand-mère : qui trop embrasse mal étreint.

C’est une constante chez moi. J’ai beau me le répéter, je refais l’erreur à chaque fois.
Leçon pour l’an prochain : moins d’objectifs en totalité.

Troisième erreur: trop d’objectifs, pas assez de moyens

Ma troisième erreur ça a été de passer trop de temps sur les objectifs, et pas assez sur les moyens.

Les objectifs c’est bien, ça motive, ça fait même rêver parfois.

C’est un exercice que j’adore : me projeter dans le futur et rêvasser à ce que sera demain, me prendre pour Aznavour « Je m’voyais déjà en haut de l’affiche »… C’est chaud, c’est confortable…

Mais c’est pas ça qui fait avancer.

Les conseils que donnent les coachs en motivation me paraissent mêmes contre-
productifs :

Il faudrait des objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Ambitieux, Réalistes et Temporels), il faudrait les afficher, voire même les visualiser.

Conneries.

C’est comme danser pour faire tomber la pluie, si vous voulez mon avis. C’est de l’incantation, de la pensée magique.

C’est pas la précision des objectifs qui les rends plus atteignables.

Ce formalisme a surtout une vocation managériale, transactionnelle. Il faut que les objectifs soient précis lorsqu’ils sont associés à une sanction, positive ou négative.

Mais c’est pas parce que je suis mon propre patron que je dois me comporter comme mon propre manager et mon propre salarié.

Quand on se fixe des objectifs pour soi-même, on se fiche qu’ils soient précisément énoncés, ou même atteints.

Si je veux développer l’audience Mille Mentors, ou le Chiffre d’Affaire de Goood, que m’importe que l’objectif soit atteint le 10 novembre ou le 10 février, que la progression soit de +20, +25, +30%.  

Ça serait idiot de me dire que je suis en échec, parce que je n’ai pas atteint l’objectif de gagner 1000 abonnés et que je n’en ai gagné que 900.

Ce qui compte c’est que l’on avance, et dans la bonne direction.

Et pour exprimer ça un objectif vague est bien suffisant.

Ce qui compte en revanche, c’est ce qu’on fait pour atteindre ses objectifs, les moyens qu’on se donne.

Parce que je ne doublerai pas le nombre d’abonnés si je ne fais pas d’actions de promotion, que je n’arriverai pas à sortir des contenus de fond si je ne bloque pas du temps pour les produire.

Une nouvelle méthode pour fixer des objectifs

Les objectifs 2022 n’étaient donc pas très utiles mais le bilan de cette années et cette analyse le sera, car je décide de changer de méthode pour l’an prochain.

D’abord travailler les objectifs différemment :

M’accorder un peu de temps pendant les fêtes pour rêvasser à mes objectifs, comme l’an dernier. C’est pas suffisant mais (1) c’est sympa et (2) c’est instructif ; ça permet de prendre conscience de ce qui me fait envie, ou des impératif que je pense devoir satisfaire.
Traiter ces objectifs comme des symptômes et questionner leur « pourquoi ». Atteindre tel niveau d’activité. Pourquoi ? Pour pouvoir prendre quelqu’un sur ce poste. Pourquoi ? Parce que cette partie du job me saoule. Donc, réel objectif : déléguer telle partie du boulot.
Regrouper ces objectifs racines, tous domaines confondus et décider de ceux qui ont le plus de valeur pour moi. Faire le tri et décider de ce que je veux que soit ma vie (perso et pro, toutes casquettes confondues), dans un an ou plus tard.

Voilà pour la partie aspirationnelle et motivante des objectifs.

Mais pour que cela ait de l’impact, je vais surtout travailler sur la déclinaison en moyens.

Car ce ne sont pas les objectifs qui font avancer les choses mais les  actions.

Et, pour agir concrètement, il n’y a pas trente-six solutions :
Soit je vais devoir changer mes habitudes, mettre en place de nouvelles routines ou modifier ma manière de faire certaines choses et ça n’arrivera pas par hasard. J’avais publié il y a un peu plus d’un an mes notes de lecture sur « How to change » de Katy Milkman, ça sera l’occasion de les relire.
Soit je veux mener des projets et j’aurai besoin de deux choses : une décomposition de l’objectif en actions à mener, d’une part, et des moyens pour les faire. Solution simple à énoncer, plus difficile à exécuter : réserver un bloc de temps récurrent dans l’agenda, associé à un « backlog », liste ordonnée des problèmes à résoudre, un par un.

En combinant ces deux approches, j’espère dépasser le problème classique des objectifs :

Ils motivent, sont nécessaires pour garder un cap mais, trop grands, trop ambitieux, lointains et irréalistes, ils encouragent la procrastination.

Au contraire, petits et court terme ils permettent de concentrer l’énergie et de garder la motivation en se disant « allez, ça c’est fait » mais nous font courir un risque réel d’éparpillement en sautant d’un objet brillant à un autre et peuvent fatiguer en donnant le sentiment de multiplier les haies à sauter.

La solution que je vais expérimenter pour cette nouvelle année : combiner des rêves de résultats flous et des objectifs d’action précis, sans date mais avec des moyens bloqués et un ordre de trucs à réaliser.

Comme le disait une phrase que j’ai notée un jour sur Twitter : « The great thing about achieving small things is that you know the big things are just as achievable, they just take more time. »


Ce texte a été originellement publié dans L’hebdo de Mille Mentors, le petit mail qui fait du bien le dimanche soir : une réflexion comme celle-ci, inspirée par l’actualité de la semaine, puis quelques pépites relevées dans ma veille et une pastille détente. Pour en profiter chaque semaine en avant-première, abonnez-vous.

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