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Entreprendre sans s’épuiser : les 4 blocages clés

N’attendons pas de nous effondrer pour entreprendre de nous émanciper

Il est 7h du matin ce jour-là, dans les bureaux du Huffington Post. Les premiers rayons du soleil new-yorkais percent à travers les fenêtres, mais Arianna Huffington ne les voit pas. Son visage est collé contre son bureau, dans une flaque de son propre sang. Quelques minutes plus tôt, l’épuisement a eu raison de sa résistance : elle s’est effondrée, se brisant la pommette dans sa chute.

Le contexte de cet effondrement est révélateur : nous sommes le 6 avril 2007, deux ans après le lancement de The Huffington Post. Arianna vient de rentrer d’un périple éprouvant – la tournée des portes ouvertes d’universités avec l’une de ses filles – quand elle retourne bosser, complètement épuisée par le manque de sommeil.

Nous voici devant une scène malheureusement ordinaire de l’entrepreneuriat au féminin : une mère qui tente de jongler entre les exigences d’une entreprise en pleine croissance et ses responsabilités familiales. Un équilibre précaire, maintenu à coup de journées sans fin et de nuits trop courtes, jusqu’à ce que le corps dise stop. L’image, aussi brutale que symbolique, résonne profondément avec ce que j’observe chez tant d’entrepreneurs : cette quête effrénée de la performance, cette course perpétuelle vers un horizon qui semble toujours se dérober, jusqu’à ce moment de rupture où le corps nous rappelle, parfois violemment, nos limites fondamentales.

Ce qui me fascine dans l’histoire d’Arianna, ce n’est pas tant la chute – bien que spectaculaire – que la prise de conscience qui en a émergé. Cette femme d’influence, qui enchaînait les journées de 18 heures à la tête d’un des plus grands médias numériques, a su transformer son point de rupture en point de bascule. En cédant son journal pour créer Thrive Global, elle n’a pas simplement changé de projet entrepreneurial : elle a réinventé sa relation au succès, en plaçant le bien-être au cœur de sa vision.

Les 4 blocages de l’émancipation entrepreneuriale

Si l’histoire d’Arianna Huffington nous invite à réfléchir à la possibilité de nous émanciper de notre entreprise, avant le point de rupture, elle soulève aussi une autre question essentielle : pourquoi est-ce si difficile pour beaucoup d’entre nous d’y parvenir ?  

D’après ce que j’ai observé chez mes copains entrepreneurs – et dans mes propres défis en tant que dirigeant –, j’identifie quatre blocages fondamentaux, quatre nœuds qu’il nous faut démêler pour construire une relation plus saine avec notre entreprise. 

Je vous les soumets comme quatre questions fondamentales :   

1. Pourquoi te lancer dans un projet d’émancipation ?

Le premier de ces quatre nœuds c’est celui de l’intention. « J’aimerais lever le pied », « Je devrais prendre plus de vacances », « Il faudrait que je délègue davantage »… Ces velléités, aussi sincères soient-elles, ne suffisent pas. L’émancipation entrepreneuriale exige plus qu’un désir vague : elle nécessite un projet précis, une vision qui nous habite et nous obsède quand elle ne progresse pas. Qu’il s’agisse de pouvoir accompagner ses enfants dans leurs premiers pas, ou ses grands parents en fin de vie, de courir autour du monde, développer un nouveau projet qui nous passionne, ou préparer la transmission de notre entreprise, cette vision doit être suffisamment puissante pour résister aux urgences quotidiennes qui ne manqueront pas de la challenger

2. Qui paye quoi ?

Le deuxième nœud est celui de l’équation économique. Quand on décide de réduire son implication, il faut financer deux choses : son remplacement sur les tâches qu’on abandonne et le coût éventuel du projet que l’on souhaite réaliser par ailleurs. Cette équation ne se résout que de deux manières : soit par l’épargne accumulée qui nous permet de maintenir notre train de vie tout en finançant notre remplacement, soit par une rentabilité suffisante de l’entreprise pour supporter ces charges supplémentaires, ce qui peut nécessiter des ajustements dans son modèle économique, sa taille ou son fonctionnement. L’équation est différente pour chacun, mais elle mérite une attention rigoureuse.  

3. Est-ce que ta boîte est prête ?

Le troisième nœud c’est celui de la maturité organisationnelle. Même avec un projet clair et les moyens financiers, l’entreprise n’est pas toujours prête à fonctionner sans notre présence permanente. Si tout repose sur nos épaules – nos compétences, nos décisions, nos contacts –, il est difficile de déléguer rapidement et efficacement. Combien d’entrepreneurs excellent dans leur métier sans avoir les collaborateurs compétents pour prendre le relais ou même sans savoir exactement comment ils s’y prennent ? Cette expertise intuitive, ce « talent » si précieux, devient paradoxalement un obstacle quand il s’agit de transmettre ou déléguer. L’émancipation passe alors par un travail de structuration : clarifier les processus, standardiser ce qui peut l’être, recruter ou former les bonnes personnes, parfois même simplifier l’offre pour la rendre plus facile à transmettre ou à piloter.

4. Est-ce que tu es prêt·e ?

Enfin, le quatrième nœud, peut-être le plus subtil, c’est celui de nos propres résistances intérieures. Même quand tous les voyants sont au vert – l’envie est là, les moyens sont disponibles, l’organisation est prête – quelque chose nous retient. Cette culpabilité diffuse à l’idée de moins travailler, les doutes sur la compétence des autres, ce malaise à l’idée de profiter de leur travail, ou la peur de perdre le contrôle et de n’avoir plus d’utilité… Ces blocages psychologiques, hérités de notre histoire personnelle ou de nos représentations du travail et de l’argent, peuvent silencieusement saboter notre projet d’émancipation. On ne peut pas ne pas affronter la question.

Et après ?

Si ces blocages résonnent en vous, que vous reconnaissez ces défis à surmonter, vous êtes au bon endroit. La semaine prochaine, je vous présenterai comment, avec Mille Mentors, je me propose d’accompagner les entrepreneurs dans le démêlage méthodique de ces quatre nœuds.

Bonne nouvelle, je me suis déjà trouvé un allié : Fred, entrepreneur également, et engagé lui aussi dans la structuration de son entreprise pour qu’elle dépende moins de lui. Ensemble nous avons travaillé sur un programme que j’ai hâte de vous partager.

[ Et pour celles et ceux qui souhaitent passer à l’action sans attendre leur point de rupture, je vous donne rendez-vous le 29 janvier pour un live exclusif en petit comité. Vous y découvrirez un exercice individuel révélateur de vos principaux défis personnels et, si vous êtes parmi les 8 premiers à nous rejoindre, une opportunité unique de tester notre programme. Faites-moi signe si vous êtes intéressé·e. ]

Ensemble, libérons-nous des chaînes invisibles que nous avons nous-même installées, et travaillons pour construire une vie d’entrepreneur·e épanouie et alignée.  

Pour aller plus loin, mes sources sur l’histoire d’Arianna Huffington :
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