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Syndrome de l’imposteur : quand le doute s’installe

[Cet article a été initialement publié dans la newsletter du 15 mai 2022]

Est-ce qu’il vous arrive d’interpréter un incident, somme toute banal, comme étant de votre faute ? Est-ce qu’il vous arrive de passer ensuite des heures à vous torturer en cherchant ce que vous avez raté, ou en vous demandant ce que vous auriez dû faire autrement ?

C’est un peu ce qui m’est arrivé la semaine dernière.

Quelques minutes après avoir posté mon édito, je reçois une notification de désabonnement.

Aussitôt une espèce d’inquiétude monte : est-ce que j’ai fait ou dit quelque chose qui a provoqué ce désabonnement ?

Je n’aurai peut-être pas dû utiliser un gif animé avec JL Mélenchon ; cette newsletter est apolitique, j’ai franchi une ligne rouge. On ne m’y reprendra plus. D’ailleurs je l’enlève immédiatement de la version blog.

Problème corrigé. Alerte terminée. Je respire.

Pas pour longtemps.

Quand le doute s’installe…

Le lendemain, quelqu’un me fait la remarque que cet édito était un peu long.

Et, merde, c’est ça : je fais un édito sur le TL;DR et, comme un idiot je le fais long. Les gens ne l’ont pas lu, c’était trop long. Pire, ils se sont dit que j’étais incapable de m’appliquer mes propres conseils. Je me suis discrédité.

Le doute s’installe et le doute c’est la petite mort, pour paraphraser Frank Herbert.

Quand on commence à douter de ce qu’on fait, de ses capacités, de sa démarche, le syndrome d’imposteur surgit, on n’ose plus prendre la parole, on s’interdit d’agir, on s’autocensure… c’est le début de la fin.

J’en suis conscient.

J’en suis conscient mais ça ne m’évite pas le doute.

Du coup ça a été une bonne occasion de reprendre le fil de mes réflexions d’il y a 15 jours sur la confiance.

C’est la confiance qui permet d’oser, et je dois garder confiance dans le fait que si je ne peux pas plaire à tout le monde, je dois sans doute plaire, quand même, à certains, sinon tout le monde se serait désabonné.

Reprendre confiance.

Si je regarde les faits, les taux d’ouverture (entre 65 et 80%) et de clics (entre 15 et 30% selon les semaines) sont plutôt bons, bien meilleurs en tous cas que les moyennes connues pour ce genre de publications.

Autre fait : il y a un peu plus d’un an, avant de me lancer, j’avais peur de n’avoir plus rien à dire après 3 semaines et j’ai finalement écrit plus de 50 éditos à ce jour. Ce n’est pas rien.

Tous les numéros ne sont pas bons, parfois ils sont trop longs, parfois ils sont confus. Mais j’ai aussi régulièrement des retours par mail pour me remercier d’un édito qui a aidé quelqu’un.

Donc ce que je fais a au moins un peu de valeur, pour au moins une partie des lecteurs.

Ne pas faire de suppositions

Et puis je ne sais rien, finalement, de ce désabonnement ; c’est arrivé tellement vite après l’envoi du N°50 que la personne n’a peut-être même pas lu le mail.

Ou peut-être que ça n’avait rien à voir avec cet édito mais que c’est juste un lecteur qui se rend compte que les sujets que je traite ne sont pas les siens. Ou peut-être qu’il est abonné à trop de newsletters et a décidé d’alléger sa boîte mail et de se désabonner de plein de listes …

J’en sais rien.

Ce que je sais, en revanche, c’est que, même si mes textes sont imparfaits, je les écris avec sincérité et engagement.

Je cherche des sujets variés, je prends le temps d’y réfléchir, j’essaie d’apporter un point de vue, je cherche des sources pour aller plus loin… bref je fais de mon mieux, et je creuse mon sillon.

Alors, oui, bien sûr, je veux « écrire pour être lu » et quand quelqu’un se désabonne je suis un peu triste mais c’est un faux problème. Mon problème c’est de trouver ma motivation dans les 40 ou 50  retours positifs que j’ai reçus, et de ne pas me laisser mettre en doute par les 4 ou 5 désabonnements qui ont eu lieu dans le même temps.

Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme.

Winston Churchill

Quelles leçons tirer de tout ça ?

Le biais de négativité est connu mais c’est dingue d’en constater la puissance. Il faut que je me donne un peu plus le droit à l’erreur et que je sois attentif à ne pas donner trop de place aux signaux négatifs.

Est-ce que les vrais imposteurs l’ont le syndrome de l’imposteur ? Pas sûr.

Par ailleurs, le désabonnement est inévitable. Comme le départ des collaborateurs après quelques années. Comme l’arrêt de certaines missions ou la perte de certaines affaires.

Le temps de la (re)conquête

C’est aussi ça qui permet le renouvellement. Il faut juste veiller à développer constamment sa liste d’abonnés, son vivier de candidats, son pipe commercial.

Hum… l’épure de l’automne, la réflexion de l’hiver, la conquête du printemps … est-ce que ça n’était pas le sujet de mon édito sur les 4 saisons ?

Allez, hop, il est temps que je réfléchisse un peu à des actions pour relancer la conquête.

[Happy Ending]

En vidant ma boîte mail Mille Mentors en fin de semaine j’ai trouvé un message de Fanny, qui datait de lundi soir :

Merci à toi, Fanny.

Et vous, ça vous arrive de douter de vous ?

C’est quoi votre technique de réassurance ? Qu’est-ce que vous pouvez regarder pour vérifier que ce que vous faites n’est pas si nul ? Et … c’est qui votre « Fanny » ? Avez-vous, autour de vous des personnes qui apprécient votre travail et vous le disent ?


Ce texte a été originellement publié dans L’hebdo de Mille Mentors, le petit mail qui fait du bien le dimanche soir : une réflexion comme celle-ci, inspirée par l’actualité de la semaine, puis quelques pépites relevées dans ma veille et une pastille détente. Pour en profiter chaque semaine en avant-première, abonnez-vous.

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