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Quel entrepreneur es-tu : surfeur ou noyé ?

Entrepreneur surfeur ou noyé : deux figures d’un même départ

J’ai compris un truc, récemment : il y a deux sortes d’entrepreneurs, les noyés et les surfeurs.

J’ai construit ma boîte en étant le premier et je travaille à devenir le deuxième.

Au début, être entrepreneur ça voulait dire tout faire moi-même : j’étais à la fois l’actionnaire qui décide de risquer son argent dans un investissement important, le dirigeant qui fait un business plan pour piloter le retour sur investissement, mon propre manager qui décide des priorités et fait le point sur l’avancement du plan d’action et le technicien qui fait le boulot. 

J’étais même l’homme à tout faire qui fait les courses ou répare la chasse d’eau.

C’était obligatoire puisque que j’étais quasiment tout seul mais, pour moi, c’était plus qu’une nécessité de la situation, c’était ça être entrepreneur.

Avec le temps j’ai recruté mais j’ai gardé cette vision de l’entrepreneur comme étant celui qui fait tout ce qui est nécessaire, qui bouche les trous. 

On a eu des ingénieurs et des managers qui faisaient le boulot d’ingénieurs et de managers mais, comme on n’avait pas d’homme à tout faire, je continuais de faire les courses ou de nettoyer les toilettes. 

Et, puis, au cas où, je préférerais continuer à faire le boulot d’ingénieur pour garder la main. 

Quand l’omniprésence devient un piège pour l’entrepreneur

Je me racontais que c’est nécessaire pour être pertinent comme dirigeant mais, avec le recul je réalise que c’était surtout le reflet de mon intranquillité : si je ne sais plus faire le boulot de base, est-ce que je peux exiger des gens des résultats que je ne saurais pas moi-même produire ? Est-ce que je vais encore être légitime pour diriger ? 

Je suis ainsi devenu ce chef d’entreprise couteau-suisse capable de remplacer, au pied levé, n’importe qui dans l’entreprise, sur n’importe quel sujet. 

Et c’est devenu un problème :

  • en étant partout j’ai développé une manière de faire qui entremêle les sujets et qui a compliqué sérieusement la délégation
  • ça a fait de moi un goulet d’étranglement d’autant plus étroit qu’en étant partout je n’étais jamais longtemps nulle part 
  • ça m’a rendu difficilement remplaçable s’il fallait quelqu’un capable d’être partout, ou si à la place d’une personne il fallait en recruter 4
  • et pendant ce temps, étant éparpillé façon puzzle, je suis devenu nécessairement moins pertinent et moins attentif aux détails sur chaque dossier ; pourtant j’ai gardé les mêmes attentes ; j’ai donc eu, de plus en plus, le sentiment de manquer à mes devoirs

L’identité piégeante de l’entrepreneur-noyé

Mais, le véritable problème c’est surtout que j’ai construit mon identité d’entrepreneur autour de cette omniprésence.

Et, ça, c’était un piège, qui m’empêchait de voir la sortie.

Car, si être entrepreneur, c’est être l’homme central de ma boîte, qu’est-ce que je deviens le jour où je laisse ma place ?

Pourtant il y a une autre façon de voir son identité d’entrepreneur : comme quelqu’un qui, au fur et à mesure que les besoins de l’entreprise grandissent, construit sous lui une organisation de plus en plus capable de les traiter sans lui/elle.

D’auto-entreprise unipersonnelle où je fais tout moi-même, je deviens manager d’une, puis deux, puis trois personnes qui font le boulot ; puis je deviens dirigeant d’une petite équipe de managers, mon codir, et ce sont eux qui savent mieux que moi. Puis je recrute une DG et je me contente de diriger le conseil stratégique.

Et là, n’étant plus indispensable opérationnellement, je suis en bonne place pour céder l’entreprise à mes enfants, à mes salariés ou à un repreneur qui m’en offre un bon prix. 

Entrepreneur surfeur ou noyé : le choix d’un chemin d’émancipation

C’est étonnant de voir comme les deux parcours commencent de la même façon puis s’éloignent. 

Les deux types d’entrepreneurs ont cette capacité extraordinaire de monter un business à partir de rien. C’est comme faire se lever les vagues dans un océan plat. Il y a quelque chose de magique. 

Mais, ensuite, il y a celui qui reste toujours au dessus de la vague qu’il a fait lever, qui la surfe, et l’autre qui s’y noie.

Moi, je l’ai dit, j’ai commencé en étant sous l’eau, puis j’ai appris à nager, et je m’essaye au surf. Et toi, où en es-tu ?

Si tu t’aperçois que je tu t’es fait piégé·e à être l’entrepreneur-noyé·e dans sa propre boîte, tu te demandes sans doute comment t’échapper.

C’est possible. D’abord en prenant conscience du piège que tu as toi-même construit, puis en t’émancipant de ton entreprise. 

4 cliquets pour sortir de la noyade entrepreneuriale

Et pour ça il faut débloquer 4 cliquets :

  • le projet de vie d’abord. Parce que si on a du mal à s’imaginer autrement qu’en femme ou homme orchestre indispensable, on aura du mal à trouver les solutions ; il faut un projet alternatif clair pour identifier les changements nécessaires 
  • l’aspect financier ensuite ; le projet ne suffit pas, mais encore faut-il avoir ou se donner les moyens de ses ambitions : recruter, structurer ou faire autre chose, ça coûte 😉
  • puis les volets opérationnels : si j’en fais moins, qui va faire quoi et comment ? il faut mettre en place des équipes, des process et des systèmes pour éviter que ça parte en …quenille
  • et enfin il y aura un travail psychologique à faire sur moi-même ; car mon expérience m’a appris que, au-delà des possibilités matérielles de s’émanciper de son entreprise, le principal frein c’est souvent une forme de culpabilité à ne pas être celui ou celle qui bosse plus que tout le monde, ou une crainte irraisonnée de perdre le contrôle.

Un exemple inspirant : de noyé à entrepreneur surfeur

Ce chemin d’émancipation, j’ai rencontré quelqu’un qui l’a fait. Pas forcément dans cet ordre, ni de façon aussi consciente, mais il est bel et bien passé du noyé au surfeur. 

Il s’appelle Benoît, je le connais depuis 2008 et, à l’époque où on s’est rencontré il courrait partout pour éteindre des feux dans son business. 

Aujourd’hui il court toujours… mais pour son plaisir. Il s’est mis au trail et enchaine les courses aux 4 coins de France (et du monde).

Il m’a reçu dans son entreprise l’été dernier et m’a raconté son parcours, avec honnêteté, gentillesse et humilité. Tu vas adorer. 

L’interview sort vendredi, tu peux déjà demander à Youtube de t’avertir quand elle sera dispo en t’abonnant à la chaîne Mille Mentors et en cliquant sur la cloche.

En attendant j’ai préparé quelques extraits pour te mettre en appétit. 

Voici le premier, les suivants apparaitront dans la semaines sur mon compte LinkedIn. 

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